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We are l'Europe

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Jean-Charles Massera

La presse en parle :

> « We are l’Europe » réveille notre essence de « bombe humaine », Maud Sérusclat, Les Trois Coups (14/11/2009)
> We are l'Europe (le feuilleton), France Culture (07/05/2014)

Après avoir mis en scène We are la France, le metteur en scène Benoit Lambert poursuit sa collaboration avec l’écrivain Jean-Charles Massera pour mettre en scène un nouveau texte intitulé We are l’Europe.

12 mars 2010
Spectacle

We are l'Europe

de Jean-Charles Massera

Benoît Lambert

[ France ]
Vendredi 12 Mar 2010 / 20:30

Tarif 10 euros / Tarif réduit 7 euros / Carte Laisser passer / Pass'Culture

Présentation

Une des choses précieuses dans le travail de Massera, c’est son attention fine à l’ordinaire, à tout ce qui — objets, technologies, représentations, mythes… — fait le cadre quotidien de nos vies. Dans We are l’Europe, cet ordinaire des vies est saisi au travers de discussions et de réflexions ordinaires, produit par des gens ordinaires, des « hommes sans qualités » habitant l’Europe occidentale
à l’orée du XXIe siècle. Ça se passe dans une salle de réunion. Ou un QG. Ou une salle des opérations. Ça se passe dans le centre décisionnaire d’une grande métropole. Ou dans une petite amicale d’une ville de province. Ça se passe n’importe où en Europe.
Les sept personnes présentes sont là pour une raison précise, dont on ne connaît que quelques bribes, quelques indices : établir un « programme », faire le point, tracer des perspectives… Réenvisager leurs vies. Ce qui se discute, ici, ce ne sont pas seulement les parcours et les difficultés intimes de chacun, ce sont aussi les cadres globaux de nos existences, les contours de notre vie en commun. Notre espace social et politique. Cette écriture consiste à travailler de l’intérieur les discours déjà produits, pour les faire bégayer. Massera a lancé une guérilla burlesque et dévastatrice au sein même des langues officielles (dépêches journalistiques, mots d’ordre publicitaires, discours politiques, analyses d’experts…) en confrontant toujours les points de vue hyper globaux depuis lesquels s’élabore le village-monde à la situation hyper locale de leur destinataire. Du coup cette écriture démonte patiemment et parfois violemment, nos mythologies contemporaines et les nouveaux dispositifs d’aliénation sur lesquels elles prolifèrent. Mais il s’agit moins pour lui de rejoindre le discours de dénonciation ambiant, de dénoncer les coupables, que de se demander comment font les gens. Car il y a toujours des stratégies de résistance, même ténues, même invisibles. Et les gens, même dominés, même écrasés, bricolent des réponses, des usages et parfois des plaisirs à partir de leur situation. S’il s’agit bien de construire un discours critique sur les nouveaux dispositifs idéologiques « soft » qui envahissent tranquillement les existences, il s’agit aussi d’être attentif à des « manières de faire » à partir des environnements immédiats de nos vies.

Biographie

Jean-Charles Massera

Jean-Charles Massera, né le 31 mars 1965 à Mantes-la-Jolie, est un écrivain français. Il a été critique d'art jusqu'en 2000 et œuvre dans des domaines aussi divers que le roman, le théâtre, la vidéo, la photographie, la radio, la performance et l'installation sonore.
En 1991 une succession de rencontres le conduit dans le milieu de l'art new yorkais. Les visites de l'atelier du peintre Robert Ryman, puis des expositions Dislocations au MoMA et Vito Acconci à la galerie Barbara Gladstone, où il découvre respectivement le dispositif vidéo Anthro/Socio de Bruce Nauman et l'installation Voice of America de Vito Acconci, lui procurent ses premières émotions esthétiques. Après deux mois de culture intensive, il rentre à Paris et devient collaborateur occasionnel pour les revues art press, Artefactum et Parachute puis quelques années plus tard pour La lettre du cinéma, la Revue de littérature générale (P.O.L), La Revue Perpendiculaire (Flammarion).
Nourri de ces expériences artistiques, il publie son premier roman en 1994 (Gangue son). Tenté un temps par le commissariat d'exposition (À quoi rêvent les années 90 ? ; XN (collectif de commissaires indépendants) ou encore Le temps libre : son imaginaire, son aménagement, ses trucs pour s’en sortir…)), il se consacre progressivement exclusivement aux essais sur l'art et à la littérature. Il publie successivement France guide de l'utilisateur (1998) ; Amour, gloire et CAC 40 (1999) ; United Emmerdements of New Order précédé de United Problems of Coût de la Main-d’œuvre (2002). Parallèlement, il commence à écrire pour la radio — La vie qui va avec, en collaboration avec Vincent Labaume (France Inter, 1997), All You Need Is Ressentir (France Culture 2006) et pour le théâtre — Quelque chose en nous de général (le discours) (2001) ; United Problems of Coût de la Main d’œuvre (2002), Alles Klar (le débat) (2002) ; Another Way Now Pourrait Supprimer 2800 villages d’ici cinq ans (2006).
En 2000, il signe ses derniers textes en tant que critique d'art, notamment pour le catalogue de l'exposition Présumés innocents, au CAPC.
En 2003, il quitte momentanément la scène artistique et littéraire pour revisiter en actes une pratique sportive qui l'avait occupé à plein temps au cours de son adolescence : le cyclisme. Jean-Charles Massera prend alors une licence sous le pseudonyme de Jean de La Ciotat et après vingt-cinq ans d'inactivité physique se lance dans une carrière « cyclosportive » aussi amateur qu'improbable. L'expérience sera brève. Après trois saisons, celui que les internautes avaient fini par baptiser JdLC met un terme à sa carrière. De cette expérience quelque peu piteuse, découlent deux livres — Jean de La Ciotat confirme (2004) qu'il publie anonymement, puis Jean de La Ciotat, la légende (2007) qu'il assume et signe. Toujours en 2007, il reprend à plein temps le nom Jean-Charles Massera et publie son premier recueil de nouvelles : A cauchemar is born.
En 2008, il s'engage, avec entre autres Éric Arlix et Chloé Delaume dans la publication de la nouvelle revue TINA (There is no alternative).
Ses installations visuelles ou sonores ont été montrées dans diverses expositions de groupe (La Beauté, à Avignon, Corporate Everything à la Kunsthalle de Fribourg, Cherchez le garçon au MAC/VAL...) ou personnelles (Institut d’Art Contemporain Villeurbanne/Rhône-Alpes).

Distribution / Production

Mise en scène Benoît Lambert
Scénographie et images Antoine Franchet
Costumes Violaine L. Chartier
Régie générale Marc Chevillon
Avec Emmanuel Fumeron, Morgane Hainaux, Guillaume Hincky, Elisabeth Hölzle, Marion Lubat, Pierric Plathier, Pascal Sangla.
Production déléguée Le Théâtre de la Tentative.
Co-production Le Granit, scène nationale de Belfort / La Comédie de Caen, CDN de Normandie / La Scène nationale de Sénart / Equinoxe, scène nationale
de Châteauroux.
Soutien Théâtre 71, scène nationale de Malakoff/ Théâtre de l’Agora, scène nationale d’Evry et de l’Essonne. Benoît Lambert est artiste associé au Granit, scène nationale de Belfort Le Théâtre de la Tentative est conventionné par la Direction Régionale des Affaires Culturelles et le Conseil Régional de Franche-Comté