ENDO

Présentation

L’art Gutaï ne transforme pas, ne détourne pas la matière ; il lui donne vie. Il participe à la réconciliation de l’esprit humain et de la matière, qui ne lui est ni assimilée ni soumise et qui, une fois révélée en tant que telle se mettra à parler et même à crier.
/ Jiro Yoshihara, dans le Manifeste de l’art Gutaï

Dans la continuité de ses précédentes pièces, David Wampach revisite avec Endo l’histoire de la danse en puisant cette fois aux sources de l’art-action à travers notamment le mouvement de l’endotisme et des pionniers japonais de la performance comme le groupe Gutaï ou plus tard le travail de Shūji Terayama. L'endotisme, initié dans les années 1960-70 par Picasso et Francis Bacon remettait en question l’art conceptuel pour « interroger ce qui semble tellement aller de soi que nous en avons oublié l’origine (…) ce qui semble avoir cessé à jamais de nous étonner », selon les mots de l’écrivain Georges Perec. Par leurs références, David Wampach et Tamar Shelef qui agissent ici en duo, convoquent une histoire passée qui pour réapparaître ne peut que se rejouer sans concession, au plus près du présent et de la radicalité du corps. Le corps, au centre de l’action dansée, à la fois comme matière, support, instrument, sujet et spectateur. Sur scène, les deux interprètes épuisent les possibilités du corps et de sa trace, soutenus par la matière, les traces voire les vestiges d'une peinture éclatante. Une histoire de la performance et de l’action-painting au présent, une histoire du corps en action comme valeur d’engagement autant esthétique que politique.