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http://www.13vents.fr/le-kung-fu/

4 décembre 2018 > 7 décembre 2018
Spectacle

La Vignette recommande au Théâtre des 13 Vents

Le Kung-Fu - Dieudonné Niangouna

Texte, mise en scène, scénographie et jeu : Dieudonné Niangouna

Durée : 1h45

Présentation

DÉTENTEURS DU LAISSER PASSER VIGNETTE,
SUR PRÉSENTATION DE VOTRE CARTE LAISSEZ-PASSER VIGNETTE, BÉNÉFICIEZ DE TARIFS RÉDUITS SUR TOUS LES SPECTACLES DANS LES THÉÂTRES PARTENAIRES DE LA VIGNETTE.
(Théâtre Jean Vilar, Théâtre des 13 Vents CDN de Montpellier , le Domaine d’O et le Théâtre Jacques Cœur à Lattes et de TMS - Scène Nationale de Sète et de l'archipel de Thau.

Les abonnés de nos partenaires bénéficient au Théâtre la Vignette, sur présentation d’un justificatif, du tarif réduit.)

> Au Théâtre des 13 Vents
La Vignette vous recommande
▬ LE KUNG-FU
texte, mise en scène, scénographie et jeu : Dieudonné Niangouna

Papa n’était pas que grammairien, c’était surtout et, je crois même d’abord comme moi, un grand amateur de cinéma. À sa mort il avait près de mille cassettes VHS dans ses tiroirs. Des films. Et y avait de tout. Absolument tout. Papa était un homme complet. Achevé. Un grand amateur de kung-fu. Il me disait « Adé, toi, je t’enverrai en Chine pour aller apprendre le kung-fu au temple Shaolin. Et à ton retour au Congo, après que tu aies rapporté tes cinq dan de kung-fu et une ceinture noire, je te produirai, moi ton père, au cinéma. On fera des films de kung-fu, ici au Congo ». Mais mon père est mort. Et je n’ai jamais été en Chine. Je n’ai pas appris le kung-fu. Je n’ai jamais joué dans un film. Je suis devenu comédien, et je joue au théâtre. C’est ça mon kung-fu. C’est ça mon cinoche. Le théâtre. Oui c’est là que je fais mon Kung-fu.

DATES
mardi 4 Déc, mercredi 5 Déc, jeudi 6 Déc, vendredi 7 Déc
les représentations commencent à 20h
durée 1h45
 

à la Vignette,
vous avez pu découvrir Dieudonné Niangouna lors de la saison 2014-2015 avec le spectacle
La dernière interview
dialogue imaginaire entre Dieudonné Niangouna et Jean Genet 
Conception et mise en scène : Catherine Boskowitz
Avec : Dieudonné Niangouna, Catherine Boskowitz
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Biographie

Dieudonné Niangouna

Je vis de mots et d’un peu de temps de scène. Je viens du Congo-Brazzaville où j’ai appris à nager entre les lignes d’un magicien qui s’appelait Sony Labou Tansi. J’ai dansé à travers les bombes et les rafales de kalachnikov m’ont appris à écrire, à penser, à dessiner, à peindre, à enseigner, à jouer et à parler fort et très vite sur un plateau de théâtre. C’était le temps de la guerre civile entre 1993 et 2000. C’est comme ça que j’ai inventé ma compagnie de théâtre Les Bruits de la rue. Tout était amoncellement de détritus devant les spectateurs. La vie vue par ses entrailles. Est arrivé un carré blanc dans les cerveaux conquis par le trauma, j’inventais alors un principe de jeu LE BIG BOOM BAH qui consistait à partir au détour des spectateurs pour diluer la réalité dans la fable. Et ce fondu enchaîné dessinait un fond chromatique d’où émanait une déchirure, et d’elle l’action s’abattait sur le plateau. Avec ce principe qui voulait que la suite ne constitue point la linéarité mais une spirale, j’ai bourlingué dans des festivals en Afrique et des Centres culturels français me ramassant un petit nom par-ci, par là.
La musique et l’image encerclant cette poésie dramatique comme une tempête de vertiges. C’est le socle de mon émoi. Son courant me projeta en France en 2002 dans des festivals comme Les Francophonies en Limousin. Et par là j’ai appris à grimper la montagne du théâtre contemporain français avec des objets comme Patati Patatra et des Tralalas (2002), Intérieur-Extérieur (2003), Banc de Touche (2004), une petite incursion à la Comédie-Française en 2005 avec ma pièce La mort vient chercher chaussure. Avec ça je bricolais un festival international de théâtre à Brazzaville, Mantsina sur Scène, et apostrophais des compagnons de route et des artistes fantassins depuis 2003. Événementiel que je tiens toujours afin d’apporter de l’eau au moulin. Et le pont qu’il fallait consolider pour bien enjamber la Méditerranée sans se faire manger par les flots entre l’Afrique et l’Europe, et le pont, le fameux pont nous honore encore. Et voici la preuve. L’âme du passeur est toute la beauté de l’histoire. Comme le temps passe vite dans les histoires qu’on raconte. En 2007 j’atterrissais au Festival d’Avignon en Attitude Clando, suivi des Inepties Volantes en 2009 puis bombardé Artiste Associé en 2013 en pleine Carrière de Boulbon avec une chose qui s’appelait Shéda. J’ai emprunté des voies complexes et très engagées par la suite comme Nkenguégi (Festival d’Automne à Paris 2016) sur la tragédie des migrants, j’ai fait un tissage textuel de moi et de mon maître à travers Antoine m’a vendu son destin / Sony chez les chiens au théâtre national de la Colline (2017) suite au fait que je venais d’être interdit de séjour au Congo-Brazzaville pour avoir boudé le régime dictatorial qui est en place depuis plus de trente ans, et suis rentré au répertoire du Berliner Ensemble avec ma pièce Fantôme (2018) qui retrace les séquelles de la colonisation dans le futur. C’est avec mon Kung-fu que je vais m’approcher de vous, une certaine manière de jouer son temps, d’affirmer sa réalisation et de trouver son accomplissement ensemble avec les habitants de la ville de Montpellier. C’est un rendez-vous du donner et du recevoir. J’enseigne, je sème, la transmission est au cœur de mon langage artistique entre l’Afrique et l’Occident. Ce parcours va m’amener à réunir ma pépinière disséminée à travers les eaux pour inventer une chose que j’ai intitulée Trust / Shakespeare / Alléluia, que je fabriquerai en 2019, en partie grâce aux ateliers que j’animerai le long de l’année dans cette maison. Je considère que tout ça sont des raisons de dialoguer avec notre imaginaire pour penser notre monde multiforme. C’est dans cette vision des choses que le cœur et la tête remplis d’histoires je viens à vous pour qu’ensemble nous puissions habiter la maison.

Distribution / Production

texte, mise en scène, scénographie et jeu : Dieudonné Niangouna
collaboration artistique : Lætitia Ajanohun
lumière : Laurent Vergnaud
vidéo : Wolfgang Korwin
le texte de la pièce est publié aux éditions Les Solitaires Intempestifs.

avec la participation vidéo d’habitant·e·s de Montpellier

Production déléguée : Le Grand Gardon Blanc ; Cie Les Bruits de la Rue ; Les Laboratoires d’Aubervilliers
Avec le soutien de la Région Île-de-France pour la résidence d’écrivain de Dieudonné Niangouna aux Laboratoires d’Aubervilliers