POLAROÏD

J’apprécie l’horizon peut-être parce que je suis né au bord de l’océan. Tenté par les vagues je ne su jamais nager.
Le dessin fût mon premier défi… À l’adolescence je me suis fais à l’idée de l’art. Parti aux Beaux-arts de Porto, j’ai ouvert la palette des possibilités de langages. Après mon diplôme et un passage par l’éducation nationale, en cherchant de nouvelles expériences, je me retrouve à l’école supérieure des arts de la marionnette de Charleville-Mézières. Les voyages et les déménagements nourrissent l’imaginaire et la rencontre. J’ai participé à des collectifs et à de multiples collaborations...
Et j’ai fondé MECANIkA.
Son but est le mélange des genres, la recherche d’une dramaturgie personnelle pour traduire mon regard. Le chemin fut continu, des arts plastiques aux arts scéniques, sans hiérarchie, en évitant les entraves et en navigant dans la pluridisciplinarité.
La relation que je perçois entre le corps manipulé et le corps manipulateur part d’un constat de disparition et d’apparition continuelle, d’aller et de retour entre la présence et l’absence, entre l’image « réel » et « irréel », matière et spectre. L’architecture dramaturgique particulière qui sort de ces croisements est liée par les thèmes choisis, souvent récurrents, fragilité du réel, relativité des sens, et aussi par les divers médiums/genres d’images.
Mes cheminements, que ce soit dans mes activités individuelles, dans la coopération avec d’autres artistes, ou dans l’enseignement, s’inscrivent dans une réflexion autour du mode de fonctionnement de la création. Chaque projet/expérience tente de trouver un équilibre approprié entre les éléments qui le constituent ; chaque mode de collaboration tente de trouver sa définition, en articulant le désir et les compétences, multipliant ainsi la capacité d’élaboration artistique... Les frontières poreuses des différents langages servent la liberté d’expérimentation qui va de l’art contemporain à la danse, au théâtre, au cirque, au son, aux nouvelles technologies...
Paulo Duarte